luni, 3 august 2009

August, deja...

In vita din balcon s-au ruginit nuantele. Dimineata lumina e mai departe, seara intunericul e mai aproape. Totusi, luna noua are nopti fierbinti si ma gaseste cu Baudelaire in mana, citind poezia preferata a printului meu din Levant, cu ceaiul de begamota in fata, ametita.
August, bine ai venit, si mai pune un strop de miere in ceaiul meu...

L'Albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

L'albatros - Charles Baudelaire

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